Pourquoi tu n'as pas besoin d'une application pour tester ton idée d'entreprise, l'histoire de Noii.

C'est lors d'un événement communautaire au début de l'année 2022 que l'équipe de HuggyStudio a eu le plaisir de rencontrer Laura Matter, la cofondatrice de la plateforme de rencontre suisse Noii. L'événement en ligne intitulé "No-Code Meets Dating", a été suivi par un groupe diversifié de personnes qui se sont jointes pour écouter l'histoire de Laura sur la création de Noii, et comment était le processus de construction de la plateforme avec l'outil no-code Bubble.io.

Son histoire a été une source d'inspiration pour beaucoup, non seulement parce que Laura est jeune et très passionnée par son projet, mais aussi pour son ouverture d'esprit et son charisme à partager certains des défis qu'elle doit relever en tant qu'entrepreneuse. Comment s'est déroulée sa découverte du no-code? Comment rendent-ils le monde des rencontres en ligne plus authentique ? Et comment, avec un simple prototype, elle a pu tester son idée et obtenir ses premiers clients ? Ces questions et bien d'autres ont trouvé réponse lors de la session en direct. 

Laura Matter a 22 ans et vit à Winterthur, près de la ville de Zurich. Elle se décrit comme suit : cofondatrice de Noii, l'un des trois membres de l'équipe et "sans aucun diplôme universitaire, mais responsable de centaines de rendez-vous".

Lis l'histoire de Laura, qui raconte comment Noii est passé d'un petit projet développé à l'époque du COVID19, à la startup qu'il est aujourd'hui. Apprends comment la plateforme s'est développée depuis son lancement en juin 2021, et découvre pourquoi il vaut mieux sortir le lundi.

Le début de Noii

C'est en travaillant dans une agence de marketing en ligne à Zurich - également pendant le lockdown - qu'est née l'idée principale de Noii. Les heures de travail des employés ont été réduites et tous les clients ont annulé leurs campagnes. "Nous étions en quelque sorte assis là et nous pouvions aussi être chez nous... ou faire ce que nous voulions. Pour moi, cela ne fonctionnait pas vraiment, alors j'ai commencé à faire une plateforme d'aide COVID où les gens pouvaient s'entraider : que ce soit pour faire les courses, aller se promener avec les chiens, ou n'importe quoi d'autre. Les gens avaient tout simplement peur de sortir de chez eux", se souvient Laura. 

C'était un mélange entre "se divertir", comme elle le décrit, et trouver des moyens de soutenir d'autres personnes avec des choses différentes en construisant la plateforme à partir de zéro. Pour Laura, la plateforme s'est développée très rapidement et c'était bien de la construire dans ce but.  

"C'était ma toute première expérience de construction d'un produit ou de construction de quoi que ce soit parce que j'ai fait le site web et j'y ai même mis mon numéro de téléphone comme hotline pour l'assistance. Alors oui, j'étais tout le temps au téléphone. Il y a aussi eu des histoires drôles et des conversations autour de ça, comme lorsque la hotline devait être en français ou en italien, et que je ne parle ni l'un ni l'autre (rires)".‍

Jusqu'au jour où deux personnes de la plateforme se sont effectivement rencontrées pour faire une promenade avec leurs chiens et ont commencé à se fréquenter. Ils se sont rencontrés grâce à la plateforme de soutien COVID. C'est à ce moment-là que l'idée de Laura a commencé à se renforcer et qu'elle a fini par prendre la décision de quitter son emploi d'ici la fin de l'année 2021. Après cela, elle a rejoint le projet multigénérationnel Silver Ox à Wagenhausen, en Thurgovie. 

Le projet permet à une jeune équipe d'utiliser gratuitement l'appartement et les espaces de travail pendant 100 jours pour y faire avancer un projet. Ce faisant, l'équipe est soutenue par les "Silvers", représentés par la génération plus âgée qui vit dans des appartements loués, ou par les "Oxes".

"C'est un incubateur d'idées. Donc j'y suis juste allée pour leur parler de mon idée et, comme ils l'aimaient, je pouvais commencer le défi et travailler et vivre là-bas gratuitement. Ils vont t'aider à lancer ton idée à partir de rien, alors c'est ce que j'ai fait, et c'est là que j'ai commencé à me lancer dans le monde des rencontres" dit Laura.

Tu n'as pas besoin d'une application pour tester une idée.

C'était, pour Laura, l'un des principaux apprentissages en traversant les 100 jours à Silver Ox. "Et je peux le dire maintenant, mais à l'époque, lorsque je travaillais sur mon idée, j'avais un processus de réflexion différent" explique Laura. 

Comme pour beaucoup d'entrepreneurs, le processus de réflexion de Laura avant de concrétiser son idée est passé par la construction d'une application, la recherche de quelqu'un qui pourrait la construire pour elle - avec du code, bien sûr - jusqu'à ce qu'elle réalise qu'elle pouvait commencer avec quelque chose par elle-même, et qu'elle apprenne à tirer parti de la puissance du no-code pour son projet. Tu peux voir ci-dessous comment elle a procédé.

• Première réflexion : Créer une appli
  "Quand j'ai commencé à travailler sur mon idée tous les jours, j'avais toujours cette appli en tête. Je parlais de faire une appli de rencontres en permanence et je préparais tout pour ça. J'ai fait des maquettes, j'ai fait des conceptions UX et UI, j'ai tout fait. Ensuite, je dois dire à quelqu'un : " code ça pour moi, s'il te plaît ". Bien sûr, il fallait que je l'ajoute à l'app store pour que les gens le téléchargent, et happy end. Le truc, c'est que... c'était juste une idée que j'avais, je n'avais même pas la preuve que quelqu'un aimait cette idée d'application de rencontre que j'avais en tête".

• Deuxième réflexion : L'argent
  "Je me suis rendu compte que faire ou développer une appli demande beaucoup d'argent. Alors quand j'ai demandé pour la première fois à des gens ou à des agences s'ils pouvaient le faire, tu peux imaginer ce qui s'est passé. Il faut beaucoup d'argent pour faire développer une appli. C'est donc à ce moment-là que j'ai fait marche arrière pour me rendre compte que ça ne fonctionnait pas, et j'ai changé tout le processus pour me demander : comment puis-je réellement commencer ? Ou comment faire en sorte que les gens utilisent mon produit sans avoir de produit ? C'est la première étape que j'ai franchie pour commencer à travailler manuellement dessus".

• Troisième réflexion : Commence à construire
  "Si tu as une idée, réfléchis à la façon dont tu peux la tester sans rien. Même si tu as cette idée parfaite en tête, tu dois la décomposer en très petites étapes, où tu pourras commencer dès le lendemain. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai eu l'idée que les gens s'appellent et apprennent à se connaître au téléphone, alors j'ai simplement organisé un appel zoom avec plusieurs personnes et je leur ai dit d'enlever leurs appareils photo et de discuter les uns avec les autres. Je me suis demandé : comment je peux lancer mon produit sans argent... et puis j'ai attendu de voir comment ça se passait".
  

• Dernière réflexion : Rencontrer le no-code et l'utilisation de Bubble.io
  " ...A la fin, les gens n'aimaient pas cette idée de s'appeler et de ne pas se voir dans Zoom. Après ça, j'ai essayé d'autres choses. Et puis je me suis rendu compte qu'environ 90 % du temps, les gens ne vont pas aimer ta première idée, cette chose que tu as en tête et que tu penses être parfaite. Après avoir fait le travail manuel avec les formulaires et les pages d'atterrissage, un ami m'a fait découvrir le no-code et ça a changé la donne ! Il existe des plateformes no-code que tu peux utiliser et elles sont plus faciles et moins chères. Je les ai donc simplement essayées et à la fin, nous avons décidé de travailler sur Bubble". 

• Bonus : "Faites des choses qui ne sont pas à l'échelle"
  "Inspiré par YCombinator. Le problème de la mise à l'échelle, c'est si tu vas avoir des millions d'utilisateurs qui veulent ton produit... et c'est un beau problème à avoir ! Mais il faut d'abord commencer par le tout début, c'est-à-dire avoir les utilisateurs. Avant de passer à l'échelle, tu dois y arriver". 

No-Code et les possibilités pour une personne non technique.

Même si son parcours professionnel n'a rien à voir avec la technologie, le fait d'en savoir plus sur les outils no-code , notamment Bubblea permis à Laura de développer plus facilement Noii. 

"J'étais vraiment enthousiaste lorsque j'ai entendu parler de no-code pour la première fois. Mon ami m'a recommandé Glide app et Bubble, alors je me suis renseigné sur les deux et j'ai décidé d'utiliser Bubble. J'ai commencé toute seule, ce qui est possible même si tu n'as pas de formation technique, ou si tu n'utilises pas du tout ces outils. Mais j'ai travaillé avec une agence pendant quelques mois parce qu'il y a des moments où tu réalises que certaines personnes sont tellement plus rapides que toi, et que tu peux gagner tellement de temps si tu partages simplement avec quelqu'un ce que tu essaies de réaliser".

Avec les mois, il y avait beaucoup de perfectionnisme dans le processus, mais plus tard, Laura a réalisé que "faire joli" n'était pas tout ce qui comptait. De la conception de chaque écran de l'appli qui n'existait pas à la compréhension de la dure leçon de ne pas passer autant de temps sur les petits détails qui ne servaient pas au voyage. "Même aujourd'hui, notre appli Bubble a beaucoup de bugs, mais nous avons compris qu'il n'est pas nécessaire qu'elle soit parfaite dès le départ",explique Laura.

La croissance de Noii au fil du temps 

Noii se concentre sur le chat vidéo et les appels vidéo, car ils pensent que c'est la clé pour avoir une impression plus authentique d'une personne le plus tôt possible. "Cela va se traduire par de meilleurs rendez-vous, et une vie amoureuse meilleure ou plus excitante, même dans une relation, si tout va bien", dit Laura.

Qu'il s'agisse de formulaires d'inscription aux événements, de l'utilisation de Zoom pour les appels ou de l'essai continu de différentes configurations, l'équipe a créé une page à l'aide de Bubble, et une autre étape a été franchie pour que les utilisateurs puissent créer leur profil et se connecter lorsqu'ils le souhaitent. 

Chez Noii, les utilisateurs rencontrent pour la première fois une personne seule lors d'un appel vidéo. "Nous nous sommes débarrassés de tout le swiping des profils à droite et à gauche, et de tous les selfies. Ainsi, tu rencontres vraiment quelqu'un en direct pendant cet appel vidéo", explique Laura, tout en soulignant qu'ils voulaient que les utilisateurs soient concentrés et aient toute leur attention dans la conversation qu'ils sont en train d'avoir. Comment ? En se débarrassant de l'expérience des rencontres 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et en ne rencontrant qu'une heure les lundis. 

"Nous avons pris les lundis et nous disons : nous transformons le jour le plus merdique de la semaine en le meilleur jour de votre vie ! Donc tous les lundis soirs, nous avons nos rencontres vidéo à 20 heures ; et le reste de la semaine, les gens devraient en fait sortir dans la vraie vie !"‍.

Après six mois de tests (jusqu'à fin 2021) et jusqu'à présent au premier trimestre 2022, voici quelques réalisations que Noii peut partager :

• Noii a été officiellement fondée en tant que société anonyme (AG) - société à responsabilité limitée (SA).
• Plus de 3'500 utilisateurs utilisent actuellement la plateforme.
• Plus de 3 000 rendez-vous vidéo ont été organisés. 
• Recettes de plus de 7'000 francs suisses 
• Ils ont également clôturé leur premier tour d'investissement
• ...a a beaucoup d'idées précieuses pour la future application !

Bonus : questions supplémentaires posées à Laura par le public de l'événement

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Combien de temps as-tu investi dans Noii ?

Laura: Beaucoup de temps (rires). Plus d'un an c'est sûr, peut-être autour d'un an et demi. N'oublions pas que je travaille au début en tant qu'indépendante. Ce qui est important, c'est que je pars avec mes parents et que c'est une opportunité pour moi d'économiser de l'argent. Je comprends que ce n'est pas la même chose pour tout le monde. Je suis dans une situation très privilégiée et je n'ai pas de souci supplémentaire si je n'ai pas un autre travail.

Comment as-tu appris Bubble? As-tu des recommandations à faire aux personnes qui veulent apprendre Bubble?

Laura: Je l'ai appris grâce à des vidéos sur Youtube et à la Bubble academy, ainsi qu'à des cours gratuits. Ils ont un forum incroyable, et une fois que tu tapes une question, tu auras une réponse assez rapidement. Cherche aussi des cours ou des bootcamps ! 

Comment avez-vous financé Noii ? Tu recommandes de commencer sans budget, mais comment est-il possible de payer aussi une agence ?

Laura: tout d'abord, quand j'ai commencé avec Noii, j'ai fait beaucoup de choses gratuitement (une page Web dans Wix, des réunions Zoom, des formulaires Google) et pour ces outils afin de commencer à tester ton idée, tu n'as besoin que d'un peu d'argent (comme 200$ ou moins) et d'un ordinateur portable. Lorsque j'ai commencé à utiliser Bubble , j'avais déjà une liste de diffusion de 800 personnes qui s'inscrivaient et des gens qui sortaient déjà ensemble. Bubble était l'étape suivante. Depuis le début jusqu'à aujourd'hui - presque un an et demi s'est écoulé - j'ai payé environ 5000CHF pour qu'une agence construise tout. J'ai aussi perdu de l'argent, par exemple en demandant aux gens de réparer certains écrans de l'application que je n'ai jamais utilisés. Autre chose : si tu peux faire payer tes clients dès que possible, c'est génial ! La plupart des choses que j'ai payées provenaient de mes propres économies et de mes gains personnels. 

Qu'espères-tu pour les mois à venir avec Noii ?

Laura: À long terme, avoir l'application mobile. C'est la voie à suivre et tout est mobile-first. Tu as peut-être plus d'opportunités avec les coded-apps mais c'est une réflexion à très long terme... maintenant, il est important de continuer à embarquer les utilisateurs !

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Comme l'a dit Laura : "Si tu veux transformer le jour le plus merdique de la semaine en la meilleure journée de ta vie", rejoins-les le lundi pour le prochain Video-Speed-Dating. 

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